Irène Aniochka, Ama Masoniel 

Le mariage, ce pervers polymorphe 

Temps de lecture : 15 minutes

Le récit d’Irène Aniochka

Puisque l’on commence à se connaître, je vais vous faire un aveu. J’ai divorcé deux fois. Je suis vaccinée contre le mariage ! Quoique… Avec une sourde impression d’être passée à côté de la beauté de la chose, et avec mes incorrigibles optimisme et romantisme, je serais bien capable d’y retourner ! 

Le 1er on l’a décidé en vacances. On avait 28 ans, on s’était rencontrés à 25 : H1-man avait terminé ses études supérieures, et moi j’étais encore à la fac, préparant un concours d’entrée à une école. C’est bizarre, notre rencontre c’était un dîner arrangé par des copains. Au XXème siècle, on cherchait encore à ne pas laisser les amis dans la triste condition de célibataire… (cf notre article sur le célibat ici). Je me suis installée dans son appartement au bout de quelques mois, on était bien gentils l’un avec l’autre, c’était sympa. Les copains, les restaus, les vacances, le ciné, les voyages, les sorties : c’est facile quand on a nos premiers salaires de bac+5 (enfin, moi j’ai fini à bac+10) et pas encore d’enfants, les repas de famille avec nos parents / frères et sœurs respectifs, les cousins, les fêtes, Noël et les anniversaires, la vie bonne quoi.  

Et à un moment, on a assisté à une avalanche de mariages. Les copains, qui voulaient assurer la cohérence du groupe et être invités à une fête de plus, ont commencé à nous demander quand-on allait se décider à se marier !? L’été est arrivé, et au détour d’une promenade sur des sentiers espagnols, j’ai demandé à H1-man : “Et nous, on se marie ?”. Mon amoureux, que j’aimais beaucoup pour son anticonformisme, m’a donné une excellente réponse : “Je ne vois pas du tout l’intérêt !!”. J’ai trouvé ça rudement intéressant ! Et j’ai voulu en discuter ! Hélas, c’était difficile pour lui de m’expliquer sa philosophie sans s’emmêler les pinceaux relationnels. Si bien qu’il n’a pas fallu plus de deux jours et deux nuits pour que H1-man me dise au petit déjeuner “Tu as raison, marions-nous, ça va être très beau !”. Et immédiatement après, on s’est lancés dans la planification des annonces, la liste des invités et l’organisation. Pas un mot sur la beauté de la chose. Rien sur nos visions, nos attentes, nos freins, les conséquences sentimentales et matérielles d’une telle décision, la représentation de la famille pour chacun de nous… Evidemment “le mariage”, c’est un cadre tout fait clé-en-main, comme si on avait besoin d’en parler !! 

Ce mariage, qui a reçu 120 personnes (ou plus), a coûté je-ne-veux-pas-savoir-combien à nos parents, avec restau étoilé en petit comité puis fête, a duré… 18 mois. H1-man et moi étions suffisamment indépendants par rapports à la Norme pour ne pas s’y sentir bien. 

Le divorce a été rapide et facile. Nous n’étions pas du genre à s’engueuler. On était libres, et toujours gentils l’un avec l’autre. Ama, qui était déjà une amie, nous a divorcés pour gratos, et à la sortie de l’audience on a bu un verre tous les deux. 

Rétrospectivement, je me dis que ce mariage a été pour moi un rite de passage. M’allier à un homme m’a permis de quitter la place « d’enfant” de mes parents et de passer à celle d’adulte. Ce changement d’état a été réel. On m’a regardée différemment à partir du moment où j’étais mariée. Cela me fait penser à la parole transcrite dans l’Ancien Testament “C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. “ (Genèse 2:24). C’est fou la force de ces archétypes ! 

C’était aussi une manière de pallier l’absence de direction pour notre couple. La relation patinait. Ce mariage était conventionnel, comme notre vie en général, mais cela répondait à un besoin : poser des balises dans le néant du monde. Je manquais de repères et pour être honnête, H1-man n’y est pour rien, c’est un peu mon caractère.  

Le 2ème mariage, je ne vais pas m’y attarder, parce que cela va commencer à être trop long à lire. En 4 mots je dirais : impossible de dire non. H2-man, était fusionnel. Il avait 10 ans de plus que moi, un enfant, il avait vécu quelques ruptures déjà. C’était son rêve, de réussir à construire une famille durable et heureuse. Il était sûr qu’avec moi ça marcherait parce que de l’extérieur comme ça, avec mon bac + 10, j’ai l’air fiable. Il m’a idéalisée. Moi, j’ai vu tout de suite que c’était un ombrageux. Mais je n’y ai pas prêté attention. J’avais 32 ans, et il me plaisait, je faisais les choses bien. J’ai rapidement arrêté de sourire mais j’ai tenu mon rôle de femme bonne, d’épouse serviable et attentive. J’ai tâché d’être une belle-mère bienveillante pour son ado que j’aimais beaucoup (que j’aime toujours beaucoup). On a eu deux enfants magnifiques ensemble. C’est un bon père. Et puis, au bout de quelques années, ça s’est tendu entre H2-man et moi, avec la fatigue, les problèmes de boulot, la perte de repères – encore – quand on cumule d’être conjoints et parents. On a été durs l’un avec l’autre, on s’est victimisés. La séparation a été sourde, pénible et longue.  

Mais maintenant tout va bien. Nous sommes des “ex” exemplaires. H2-man a coutume de dire à ses copains : “J’ai mieux réussi mon divorce que mon mariage”. Je le trouve un peu dur avec notre mariage. Ces 9 ans, c’était aussi bien qu’on a pu, eu égard à nos personnalités, aux aléas qu’on a rencontrés, à nos casseroles respectives. Simplement, comme tout le monde, on n’avait pas appris à dialoguer sur l’essentiel ni à s’accepter vraiment tel que nous étions l’un l’autre. 

Quand je vois que j’ai traversé deux divorces sans procès, je me dis que j’ai eu de la chance. Parce que j’en vois beaucoup, des personnes qui, à la séparation, s’engouffrent dans des passions mêlant griefs, amertume, colère, argent, enfants, maison, clans familiaux et ruptures amicales, avec des procédures ruineuses, qui durent des années, procès qui s’interrompent et reprennent autour des questions de pensions alimentaires ou de garde des enfants. On se croirait sur le Mont Olympe parfois !  

Pour moi, le mariage est resté assez théorique au fond. Je ne suis pas sûre d’y avoir mis quelque engagement que ce soit. Je ne me suis jamais mariée en blanc d’ailleurs. C’était un statut, comme un uniforme que l’on revêt et qui nous fait endosser une fonction. De sorte que je ne saurais dire si j’ai vraiment voulu, avec mon intelligence, mes tripes et mon cœur, entreprendre cette aventure à deux, comme on devrait pouvoir le faire.  Je me demande si le Code civil y est pour quelque chose…

L’oeil d’Ama Masoniel pour le Codecivelle  

Ah, le mariage, institution phare de l’édifice civilo-napoléonien ! Sous-Etat dans l’Etat, à la structure pyramidale, instaurant une “autorité” légale en faveur du mari et père qui détient de ce fait le pouvoir d’agir et de gouverner femme et enfants.  

Les femmes avaient de quoi être vraiment heureuses, passant du père au mari !

On peut lire dans le Code de Napoléon les délicieux articles :  

Les époux se doivent fidélitéassorti de : Le mari pourra demander le divorce pour cause d’adultère de sa femme” (la femme le pourra aussi si et seulement si le mari a emmené sa « concubine au domicile conjugal),  

La femme doit obéissance à son mari(en contrepartie, le mari doit la protéger, parce qu’on vivait dans un monde de brutes – et ça n’a pas beaucoup changé à ceci près qu’on a enfin révélé que la brutalité est à l’intérieur de la maison…),  

La femme est obligée d’habiter avec son mari”,  

La femme, même non commune ou séparée de biens, ne peut donner, aliéner, hypothéquer, acquérir, à titre gratuit ou onéreux, sans le concours du mari à l’acte, ou son consentement écrit”,  

La section sur la filiation s’intitule “De la paternité et de la filiation” et celle sur l’autorité parentale : De la puissance paternelleoù il est posé quele père exerce seul cette autorité pendant toute la durée du mariage”. 

Bref lisez le tout ici parce que je ne vais pas vous recopier le Code Napoléon mais attention, je préfère vous prévenir, c’est un peu énervant.  

Alors quand je lis Irène que tu t’es mariée pour devenir adulte, c’est bien parce que tu es née après 1970… Même s’il est vrai que, traditionnellement, c’est bien l’objet de ce rite, de quitter sa famille pour fonder la sienne, comme tu l’as rappelé avec la Genèse. 

Avec le mariage napoléonien, on va plus loin que de consacrer une union sacrée laïque. On en fait un édifice “opérationnel” qui, très concrètement, est une sous-société à l’intérieur de la Nation, assure le renouvellement des citoyens, garantit l’ordre à l’intérieur des maisons, structure la transmission des lignées et des patrimoines, met les enfants à la charge juridique et matérielle de leurs parents (parce qu’il faut bien que quelqu’un s’en occupe c’est à dire les dresse, les surveille et paye pour eux). L’homme est le Chef d’Etat familial, à telle enseigne que le modèle du “bon père de famille” teinte d’autres branches du droit pour désigner le devoir d’adopter un comportement raisonnable (un exemple ici et l’expression a été retirée de notre Code en… 2014).  

En 1804, comme aujourd’hui, le mariage est une Institution d’ordre public et les époux ne peuvent en aucun cas déroger aux droits et devoirs découlant du mariage. Il faut lire le merveilleux article 1388 du Code civil de 1804 : “Les époux ne peuvent déroger ni aux droits résultant de la personne maritale sur la personne de la femme et des enfants, ou qui appartiennent au mari comme chef…” qui dit bien que l’époux a des droits sur sa femme et ses enfants. Cet article maintenu dans le Code civil actuel avec une modernisation sémantique, texte qui implique encore aujourd’hui que les époux n’ont par exemple pas le droit de s’autoriser à être infidèles ! 

Mais il ne suffit pas de rappeler que le mariage est patriarcal si l’on veut comprendre nos comportements actuels, puisque la loi a consacré l’égalité entre hommes et femmes.  

Qu’est-ce qui pêche dans les textes du Code civil sur le mariage, pour que les époux se marient pour faire une fête et se conformer aux attentes sociales, en étant incapables de dialoguer, réfléchir, mettre en place la réalisation de leurs “devoirs et obligations” ce qui leur éviterait, une fois sur deux au moins, de se séparer dans la souffrance et l’amertume, sur fond de négociations financières et parentales sévères, après une grande sensation d’avoir perdu des années de leur vie ? 

Que se passe-t-il pour que les “divorçants” éprouvent si lourdement un sentiment d’échec, de la culpabilité, voire se sentent honteux, déshonorés, abandonnés par l’auteur de la rupture, au XXIème siècle alors que la liberté sexuelle et l’accès des femmes au travail a modernisé notre pays ?  

Je le vois tous les jours dans mon cabinet : mes clients cumulent aigreur et victimisation, volonté de “faire payer”, blessure profonde de la perte d’un rêve et surtout, découvrent au moment de leur divorce les engagements qu’ils ont contractés et les conséquences personnelles, juridiques et patrimoniales des choix et des comportements qu’ils ont adoptés pendant le mariage. 

On se marie dans l’inconscience et au divorce, on crie au loup.  

Donc, comment le Code civil d’aujourd’hui nous amène là ? 

1ère remarque 

On l’a dit, le Code civil actuel est le texte de 1804 avec des greffes plus ou moins réussies, des pansements, des cache-misères. La structure reste la même ainsi que grand nombre d’articles. Pour comparer vous pouvez lire le Code de 1804 ici et l’actuel ici. 

D’accord, aujourd’hui chacun des époux a les mêmes droits, les femmes sont libres d’avoir un compte personnel (même si je vois, moi, dans mon cabinet, des époux hommes ou femmes se scandaliser quand ils découvrent que leur conjoint s’en est ouvert un sans prévenir). D’accord, on a autorisé les unions entre personnes du même sexe. D’accord, l’infidélité les juges s’en fichent au fond (mais cela reste une cause de divorce). D’accord, les enfants légitimes ont les mêmes droits que les enfants “adultérins”. [Merci de noter que le mot adultère a disparu du Code civil ! Je ne veux plus l’entendre c’est compris ?!!] D’accord, on peut divorcer à l’amiable sans juge et la France en cela est en avance sur la grande majorité des pays. D’accord, il y a l’autorité parentale conjointe. [Merci de noter qu’on ne dit pas “garde” des enfants non plus car, comme on l’a dit, les enfants ne sont pas des animaux domestiques !].   

Mais tous ces progrès sont posés sur une Institution qui a besoin d’être renouvelée de fond en comble, ne serait-ce que parce qu’elle a été structurée à une époque où être marié était une question d’honorabilité et où le mariage était supposé durer la vie entière. 

2ème remarque 

Il n’y a aucune définition du mariage dans le Code civil (ni celui de 1804, ni l’actuel). On trouve 4 articles dispersés qui donnent le principe des droits et devoirs des époux et permettent – pour peu qu’on les cherche – de comprendre qu’en réalité les époux prennent de lourds engagements sur lesquels ils ne sont pas éclairés : 

  1. Faire des enfants et “contracter” l’obligation d’être responsables des enfants communs 

 Article 203 du Code civil : “Les époux contractent ensemble, par le fait seul du mariage, l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants.” (version actuelle identique à 1804). 

 Article 214 du Code civil : “La femme est obligée d’habiter avec son mari” (devenu dans le Code civil actuel : “Les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie.”) 

  1. Créer une mini-société solidaire et contrôlée, respectueuse des bonnes mœurs et assurant la transmission par lignées 

Article 212 du Code civil : “Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance.” (Version 1804. En 2006, on a jouté le respect : “Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance.” 

  1. Créer par contrat une association patrimoniale semblable à une personne morale 

Article 1387 du Code civil, situé dans la section “Des différentes manières dont on acquiert la propriété”, après le droit des contrat) : “La loi ne régit l’association conjugale, quant aux biens, qu’à défaut de conventions spéciales que les époux peuvent faire comme ils le jugent à propos, pourvu qu’elles ne soient pas contraires aux bonnes mœurs ni aux dispositions qui suivent.” (version actuelle identique à celle de 1804). 

Non seulement ces principes ne sont pas explicités, ou alors dans un langage très complexe, et ils sont situés les uns parmi les règles sur le mariage, les autres sur l’autorité parentale, et les troisièmes sur la manière d’acquérir la propriété, après le droit des obligations.  

Mais encore les époux ne les comprennent qu’au divorce, seul moment où ils sont obligés d’avoir chacun leur avocat, qui leur explique enfin comment on se répartit les frais des enfants, comment un prend les décisions pour eux, comment on calcule les droits de chacun dans le patrimoine, pourquoi quand on a payé pendant tout le mariage on doit payer encore plus au divorce (ah, la prestation compensatoire, c’est la double peine !), etc. 

Et enfin on ne trouve aucune pensée globale, aucune philosophie, aucune pédagogie claire qui permette de comprendre à quoi l’on s’engage. Les textes sur le mariage ne disent pas non plus qu’il peut y être mis fin à tout moment. Que c’est un engagement résiliable. Au XXIème siècle, on pourrait peut-être y songer non ? 

On comprend donc que les fiancés se marient dans le flou, par amour, par attirance, par conformisme dans un magma d’idées reçues moralo-socialo-sentimentales. Au XIXème siècle on se mariait parce que sans cela on ne pouvait vivre en couple dans l’honneur. Au XXIème siècle le mariage est un brin consumériste et la crise du milieu de la vie très individualiste (la nouvelle mode ce sont les EVGF/ EVGi, nouveau rituel de tourisme pour pouvoir faire une dernière fois une fête sans son futur conjoint en s’offrant une soirée avec go-go dancers)  

Le silence du Code civil sur l’idée de cette union, le flou de ses dispositions ou leur hyper-technicité ne permettent à aucune parole singulière d’être pensée ni dite entre les futurs époux sur ce mariage qui demeure un événement intime, initiatique, patrimonial et social de première importance.   

En conclusion 

Au XIXème siècle, c’était simple : le mari décidait de tout. Aujourd’hui que l’on partage le pouvoir, on veut encore nous faire croire que deux personnes et deux seulement, qui n’ont pas appris à se parler ni à s’écouter, sont en capacité de réussir sur le long terme voire leur vie entière : 

  • Une relation sentimentale a minima respectueuse ;  
  • Leur sexualité (puisque l’on est encore obligés d’être fidèles) ; 
  • Le devoir de secours et d’assistance ; 
  • L’harmonie des familles devenues “alliées” ; 
  • L’entretien et l’éducation des enfants en cohérence et sécurité ; 
  • La vie quotidienne commune : ON SE VOIT TOUS LES JOURS ET ON N’A PAS UNE CHAMBRE A SOI (lire V. Woolf) avec chacun ses habitudes, ses valeurs et son éducation ; 
  • La répartition des tâches ménagères et professionnelles ; 
  • La répartition des charges à payer ; 
  • La constitution du patrimoine qui sera dans la plupart des cas un patrimoine commun ; 
  • J’oublie quelque chose ? 

En 1804 le mari était vu comme “un bon père de famille” (hum). On pensait les femmes stupides et les enfants devaient filer droit.  

Mais aujourd’hui, on sait ce que c’est que la liberté. On est devenus des polygames successifs et des conjoints poussés à être infidèles (cf les sites valorisant les rencontres extra-conjugales que nos magistrats n’ont pas jugés contraires aux bonnes mœurs). On fait des enfants avec les uns, on aime les autres, on vit seul ou à plusieurs, on vit ensemble ou séparément, on se marie et on se remarie… 

On doit pouvoir dire courageusement et honnêtement que ce mariage monogame-pour-la-vie-en-communauté-de-biens-pour-la-securite-des-enfants-et-l’epanouissement-en-fidelité, est en réalité un monument historique trop lourd pour un seul couple.  

Toutes ces charges morales, relationnelles, sentimentales, parentales et financières, sur quatre épaules qui doivent supporter ça pour combien d’années ?! Autant rejoindre Sysiphe : sa pierre au moins, elle redescend parfois. 

Le mariage, c’est comme les enfants : il a l’air angélique comme ça, mais c’est un pervers polymorphe ! 

Je propose une réforme ! 

Proposition de réforme

Il faut définir le mariage pour commencer, pour lui (re)donner un sens.  

Le scinder. Faire un contrat avec options. On pourrait inventer le mariage d’amour, le mariage de la parentalité, le mariage de la vie commune et solidaire, le mariage de société patrimoniale. On pourrait choisir. N’en choisir qu’un ou deux. Contracter avec différentes personnes : je me marie par amour avec toi, j’élève des enfants avec l’autre, je crée une société patrimoniale avec un(e) troisième…  

Ce serait un CDI avec faculté de résiliation sans justification aucune. Unilatérale mais respectueuse, avec prudence et attention. Plus besoin du PACS, on le supprime. On prévoit éventuellement un préavis, enfin, je ne sais pas encore.  

Et pourquoi pas un fonds de dotation à constituer entre époux en vue de la séparation ? Une assurance obligatoire qui permettrait de pourvoir à 6 mois ou 1 an de dépenses de logement et de frais des enfants ? Une mutuelle ? Après tout, la séparation, c’est un sinistre comme un autre…  

En somme, inventer 4 mariages et un enterrement, celui du divorce. 

C’est un peu de boulot.  

Les unions éparses et successives, c’est déjà ce qui existe non ? Alors, puisque l’on adapte le droit à la réalité et non la réalité au droit (cf le principe 12 du Manifeste du Codecivelle), je vais y travailler. 

A vite, sur le sujet !