Rendre la liberté et la responsabilité à l’humain, avoir confiance en lui. Au XXIème siècle, en France, il doit être possible de régler nos conduites à l’aide de notre éthique personnelle. Enlevons le péché (la faute) de la norme juridique, la morale de la loi. La grande majorité des humains a une bonne conduite. La preuve : circuler sur les routes n’est possible que parce que nous avons confiance dans le fait que les autres respecteront le code de la route. Et c’est à 99,99 % le cas : sur 56.000 accidents en 2019, combien de véhicules en circulation ? (Soi-dit en passant 84% des accidents mortels sont causés par des hommes pour excès de vitesse ou alcoolémie – on dit ça, on ne dit rien…).
La loi a plusieurs fonctions : dire le légal et donner des repères. Ordonner un ensemble de conduites et de principes pour créer une culture. Loin de cela, nous avons tendance à confondre ce qui est autorisé ou interdit avec le bien et le mal. Nous retrouvons là les stigmates de la loi religieuse et de notre éducation familiale et scolaire. Un enfant qui transgresse ou dévie se fait engueuler et éventuellement punir. On lui dit “C’est pas bien !”, alors que souvent si, c’était bien (rigolo, audacieux, courageux, transgressif, canaille, inventif, singulier, libre…) et, bon, il a cassé quelque chose ou “aurait pu se faire mal”. Comme si nous les adultes on n’en faisait jamais, de bêtises. Comme par exemple de passer ses nerfs sur un plus petit que soi… C’est bien, ça, peut-être ?
Bref : la morale n’aide pas à déterminer le comportement juste. Elle est autoritaire et ne permet le déploiement d’aucune intelligence ni d’aucune autonomie. Redonnons à la loi son utilité : donner du sens, assurer la paix, permettre à chacun de vivre avec liberté.