Dans une situation de conflit, généralement il y a trois solutions : la violence, le renoncement, ou le recours à l’autorité. En conflit de couple, voilà ce que cela donne :
Jules et Juliette sont en bisbille et, incapables de s’écouter et de dialoguer, se sentent en “crise profonde de couple”. Leurs voies de résolution sont donc :
- La violence : une discussion tourne à la dispute, Juliette insulte Jules, il la gifle, elle pleure, il s’excuse, elle pardonne, et cela devient un fonctionnement infernal.
- Le renoncement : Jules et Juliette ne se parlent plus. Un silence s’installe. Ils deviennent des “cohabitants” tristes et frustrés. Ils croient que “C’est la vie, l’amour dure trois ans, mais il faut faire l’effort”.
- L’autorité : Juliette et Jules font une thérapie de couple. Face à l’absence de réconciliation, le thérapeute leur dit qu’ils doivent se séparer. Ils s’exécutent, non sans aigreur. S’ils sont mariés ou ont des enfants, ils saisissent le juge pour qu’il détermine à quelle sauce chacun sera mangé.
C’est bien joli, mais aucune de ces voies n’a permis à Jules et Juliette un semblant de compréhension mutuelle donc une résolution de leur différend(ces). Parce qu’en fait, le problème est simple : Juliette et Jules n’emploient pas le même langage, n’ont pas les mêmes besoins, ni les mêmes priorités, et n’ont pas reçu la même éducation. N’ayant pas appris à voir le couple autrement que comme fusionnel ou divisé, ils n’ont pas l’idée qu’il suffirait de placer un peu d’écoute, de patience et de curiosité à leur table pour que les différences s’éclairent et que l’intelligence et le cœur fassent le reste.
Parce qu’en fait, Juliette et Jules ont la capacité de régler eux-mêmes leurs problèmes, pour peu qu’on les y aide. Sans avoir à rechercher tout un tas de névroses compliquées ou à proférer des jugements humiliants.
Chez Codecivelle, nous pensons que le conflit n’est pas un problème. Qu’il est inhérent à toute prise de décision, inéluctable à toute transformation. Nous pensons nécessaire de dédramatiser le conflit pour apprendre à développer des comportements respectueux. Nous voulons faire de la recherche de la justesse un principe de régulation des relations, pour que la justice puisse être créative et adaptée à chacun. Aussi, nous voulons insister sur la quatrième voie de résolution des conflits : le recours au sage.
Qu’est-ce qui distingue un sage d’un chef ? Le sage vous invite à penser, le chef vous dit quoi penser. Le sage offre un espace de réflexion et de dialogue, donne quelques conseils non directifs sur la manière de procéder et non sur les choix à opérer. Ce n’est ni un psy, ni un gourou, ni un juge, ni un coach. C’est un médiateur neutre et bienveillant, facilitateur de dialogue et de refondation. La loi civile est muette sur les principes relatifs à la résolution des conflits. En théorie, on a le choix. Mais avec notre culture Napoléonienne, on a tendance à avoir recours à Papa (le juge et la loi). Le Codecivelle, qui croit en l’humain et est attaché à la liberté et l’autonomie des personnes, donnera quelques lignes directrices sur le sujet.